Le collectif de hackers publie sur Internet des données concernant des centaines de proches de la mouvance néonazie allemande et porte ainsi un nouveau coup au NPD, le parti d'extrême droite.
La guerre éclair est déclarée. La dernière opération d'Anonymous, ironiquement baptisée Blitzkrieg, du nom de la stratégie militaire d'Hitler contre la Pologne en 1939, cible les néonazis et l'extrême-droite allemande. Sur nazi-leaks.net, ouvert début 2012 (inaccessible ce jeudi), les hacktivistes diffusent des centaines d'informations concernant des proches de la mouvance.
Anonymous vise large. Des néonazis assumés, mais aussi des centaines de "supposés donateurs du NPD" (le parti d'extrême droite allemand), des "clients de sites de vente en ligne néonazis" et même des "contributeurs du journal d'extrême-droite Junge Freiheit" ont ainsi vu leurs coordonnées publiées sur Internet, selon le site de l'hebdomadaire der Spiegel. D'autres documents figurent sur nazi-leaks.net, comme des emails internes du NPD, déjà diffusés l'année dernière dans la presse nationale.
Anonymous avait prévenu sa cible, dès mai 2011, sur Youtube. "Vos actes incompréhensibles et votre réticence à accepter la Liberté et l'Egalité [...] ont donné naissance à la haine et au racisme partout dans le monde", expliquait une voix artificielle, avant d'énumérer les griefs à l'encontre de l'extrême droite. Et d'avertir: "Ce comportement ne peut plus être toléré. Vous vous êtes rendus responsables de nombreux crimes contre l'humanité (...) et avez ainsi attiré l'attention du collectif connu sous le nom d'Anonymous."
Le NPD, plusieurs fois menacé de dissolution par le gouvernement allemand à cause de sa proximité avec la scène néonazie, comme en 2011, lorsque l'affaire de la cellule de Zwickau a éclaté, a déclaré à l'agence DPA "examiner le dossier et envisager une action en justice". Certains des néonazis dénoncés par Anonymous ont par ailleurs menacé par mail de "diffuser les noms" de leurs interlocuteurs si nazi-leaks.netn'était pas fermé rapidement. Sur Twitter, le compte@OpBlitzkrieg se moque de ces menaces et publie l'échange de mails. Et si le site n'est pas accessible ce jeudi, les données ont d'ores et déjà circulé librement sur le Web, depuis au moins lundi (date à laquelle la presse allemande a eu connaissance du site).
Comme dans le dossier Wikileaks, la question du bien-fondé de l'opération est posée, par le Frankfurter Rundschau, notamment au sujet des informations concernant les contributeurs du journal Junge Freiheit. "Est-ce que celui qui écrit pour un journal qui publie des points de vue d'extrême droite est forcément un nazi?", s'interroge l'éditorialiste Jonas Nonnenmann. Parmi les clients des sites de vente d'objets néonazis, peuvent également se trouver des mineurs, qui auraient acheté "un tee-shirt avec le marteau du dieu Thor, sans savoir qu'il s'agit d'une marque néonazie", ajoute le journaliste. "Est-ce bien responsable, Anonymous?", conclut-il.
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